Le data-journalisme ou journalisme de données est une
nouvelle technique qui consiste à analyser des données
complexes, en extraite les plus significatives et de retraiter ces informations sous formes
graphiques. Principalement utilisée en rédaction web et très présente dans les pays anglophones, ce type de journalisme commence à prendre de
l’essor en France, bien que les bases de
données ne soient pas encore toutes forcément accessibles. On part d’un flot d’information brute, officielle, qui est
vérifiée, traitée, pour aller vers la plus percutante et la
raffinée possible. Il faut ensuite la retravailler de manière graphique, avec des chiffres, des
données, des informations et des liens interactifs. Grâce au data journalisme, l’information est plus
attractive, plus dynamique.
Pour réaliser ce nouveau type de visualisation de l’information, les journalistes doivent
cependant avoir accès aux bases de données publiques. Ce n'est pas une étape forcément évidente : En 2006, les journalistes du
Guardian ont mené une campagne nationale en
faveur de la libération des données publiques pour accroître la transparence gouvernementale,
convaincus que ces données appartiennent aux citoyens.
La libération des données publiques est un
mouvement prenant internationalement de l’ampleur, on peut le voir avec l'essor de
WikiLeaks et les polémiques engendrées.
Un mouvement sur lequel la France,
empreinte d’une culture propriétaire de la donnée, reste en retard. Les données
publiques, contrairement à d’autres pays, n’y sont pas encore totalement libérées ou facilement
accessibles. Les internautes prennent alors le relais, et peuvent participer à créer eux mêmes ces bases de données. Le travail de vérification de l'information est alors primordial pour que le journaliste conserve une crédibilité dans la rédaction de son article.
Un autre aspect intéressant dans le data-journalisme : la certaine proximité développée avec
le lecteur. Caroline Goulard, fondatrice de
Dataveyes, précise cette idée en expliquant que les données
récoltées sont traitées avec un objectif journalistique d’information du public et que tout le
travail doit suivre cette optique.
L’information est alors traitée en conséquent, à l’échelle des personnes individuelles, de leur
quartier ou de leur voisinage.
La création de ces articles de données s'effectue cependant de la même manière qu’un article
type, avec la recherche d'un angle, une vérification des sources et la création d'une mise en page claire pour le lecteur. Il faut donc arriver à trouver un juste milieu entre
compréhension du public et transmission de l’information la plus percutante et intéressante
possible.
Pour ce qui est de la mise en forme graphique, de nombreux data-journalistes préfèrent parler
de « visualisation » plutôt que d’articles.
On reste toujours dans une optique de clarté pour le lecteur (finis les graphiques illisibles bourrés de données ou les cartographies incompréhensibles car trop colorées), tout en misant
sur une représentation graphique originale.
Le journal d’information sur le web
OWNI propose
chaque semaine une rubrique « Les data en forme », veille journalistique qui permet de
découvrir ce qui se passe dans le data journalisme, en France et ailleurs.
Tout y est passé en revue, notamment l'écologie, l'économie, la société et l'international.
Une nouvelle façon de représenter l’information en ces temps où le lecteur en est bombardé de toutes part.
Le journalisme de données permet donc de dynamiser, de
rendre l’information plus attractive pour le lecteur à travers des graphiques, des chiffres et des liens hypertextes. Cette technique est réservée à usage Web, elle tend toutefois à se
développer dans les autres formes journalistiques. Les informations peuvent provenir de bases de données officielles, ou bien d'internautes dans une logique participative de plus en plus populaire.